PORTRAIT – LA TONKINOISE À PARIS
Aujourd’hui nous vous emmenons à la découverte de l’une des créatrices les plus anciennes d’Hôtel Bohême : La Tonkinoise à Paris. Cette accroche pouvant passer pour peu flatteuse, est en fait un compliment pour nous, puisque cela veut dire que depuis mai 2010, date de sa première expo à Hôtel Bohême, Chantal revient présenter son travail et nous fait confiance.
Depuis novembre 2008, date à laquelle elle a fondé La Tonkinoise à Paris, Chantal Manoukian a considérablement fait évoluer sa marque, vendu à l’international et ouvert fin 2014 sa propre boutique au 80 rue Jean-Pierre Timbaud, dans le 11e arrondissement de Paris.
Si vous ne connaissez pas La Tonkinoise à Paris : il s’agit d’une marque de bijoux vintage dont le nom est un hommage à Joséphine Baker et au Paris des années 20. Pour ce faire, Chantal va chiner aux puces ou dans ses différents lieux de prédilection, des petites médailles ou pièces plus importantes qu’elle rapporte ensuite dans son atelier. Tels des petits trésors, elle va ensuite les trier, les associer, les restaurer puis les assembler pour leur donner une seconde jeunesse. Tout en gardant leur singularité. Cela donne des bijoux élégants et raffinés, poétiques et parfois un brin décalés, mais toujours de très bon goût.
Si vous suivez Hôtel Bohême vous connaissez un peu Chantal, puisque nous vous avions déjà parlé d’elle lorsqu’elle a réalisé la scénographie de notre édition d’octobre 2014 sur le thème « French Riviera ». D’ailleurs, vous retrouverez ce goût pour la scénographie dans la vitrine de sa boutique puisqu’elle réalise des décors différents toutes les trois semaines, recréant des petits univers où installer ses bijoux.
Allez, on vous emmène avec nous pour découvrir un peu mieux l’univers de La Tonkinoise à Paris.
Chantal, bonjour et merci de nous accueillir pour ce portrait un peu plus détaillé que la dernière fois. Alors dis-nous, depuis notre dernier article sur toi en 2014, les choses ont continué à bien avancer. Tu nous expliques un peu ce que l’ouverture de ta boutique a changé ?
Chantal : C’est une révélation ! J’ai hésité pendant des années à ouvrir un lieu en raison des contraintes inhérentes à un magasin. J’ai démarré en 2008 en vendant beaucoup à l’international sur le salon Première Classe, mais mon principe de pièces uniques vintage est difficile à exploiter à travers un réseau de revendeurs. La réalisation de modèles uniques et de sur-mesure, pour des clientes particulières qui ont le goût de mon produit, et de son supplément d’âme, me correspond plus. Je centralise désormais toutes les ventes sur ma boutique et conserve quelques points de ventes extérieurs en province, à Milan, Genève, Osaka avec quelques clientes professionnelles qui viennent sélectionner en showroom… La boutique impose un rythme et une présence régulière, proche des horaires de bureau. À mon avis cela ne convient pas à tous les indépendants libres de sortir comme bon leur semble en semaine. Moi cela m’a donné un cadre horaire et déco, dans tous les sens du terme. J’ai pu recréer un univers accueillant et chaleureux comme à la maison, un petit nid. C’est aussi, surtout, la possibilité de vendre en direct une vingtaine de jours par mois !
Quels conseils donnerais-tu aux créatrices qui envisageraient d’ouvrir leur boutique ?
Chantal : Bien connaître le quartier où l’on s’installe. J’habite depuis 18 ans dans le quartier Goncourt-Parmentier-Couronnes, j’ai donc déjà un réseau de connaissances des mamans du quartier qui ont pu me faire un bon bouche à oreilles avec les amies d’amies… Avec le carnet de clientes que j’avais constitué au fur et à mesure des ventes privées, comme celle d’Hôtel Bohême, cela m’a beaucoup aidée. D’autre part, il faut à mon avis un lieu très passant. J’ai vraiment craqué sur cette boutique à la devanture mignonne et rétro. Après en avoir visitées plusieurs dans le 11e, j’ai ressenti quelque chose de particulier avec celle-ci, un peu comme quand on trouve une maison.
Mais avant de me lancer, je suis allée vérifier plusieurs fois que la rue était passante ! J’aime mon quartier qui est vivant, populaire, voire même un « exemple » de mixité sociale. Je m’y sens à l’aise et à ma place.
La boutique est aussi située sur le trajet du bus 96 qui est très emprunté par les parisien(ne)s qui se rendent dans le centre ou rive gauche.
Le fait d’avoir une boutique permet d’être aux premières loges des impressions des clients. Est-ce que tu as changé certaines choses dans ton travail suite à leurs suggestions que tu peux recevoir au quotidien ?
Chantal : C’est fabuleux de rencontrer des gens différents chaque jour. Les personnes qui s’arrêtent sur la vitrine sont d’horizons variés : il y a beaucoup de créatifs, décorateurs, architectes, graphistes, costumières ou de personnes dans la communication, vu le quartier, mais aussi des infirmières, des profs, des danseuses, des psy, des avocates… Cela m’apporte beaucoup d’échanger et c’est toujours un grand plaisir de voir l’enthousiasme de ceux qui découvrent mon univers et ma façon de travailler pour la première fois ! Mon approche créative est très particulière, il y a des personnes que cela enchante, d’autres qui y sont indifférentes… Je suis toujours heureuse quand une cliente pense à moi pour transformer une broche héritée de sa grand-mère et que je peux lui faire une création sur-mesure. Il y aussi des objets perso que je n’aurais pas pu chiner par ailleurs et que l’on m’apporte, là c’est un grand plaisir de pouvoir me les approprier.
Cette boutique est située juste à côté de chez toi, c’était une bonne façon pour toi de glisser doucement de l’appartement-atelier à la boutique-atelier ?
Chantal : Oui c’est un peu un deuxième chez moi situé à 100 mètres de la maison ! Le sous-sol me permet d’afficher mes panneaux de tendance et d’archiver les décors vitrine, j’y ai aussi la petite tente de studio photo.
Je fabrique au rez-de-chaussée dans la boutique avec les pièces du stock autour de moi. La partie atelier est un vrai confort de travail comparativement à la pièce que j’avais à la maison.
Qu’est devenue la pièce où tu travaillais chez toi ?
Chantal : Cette pièce a toujours une fonction administrative pour tout le back-office, la gestion de la comptabilité, mais aussi créative quand il s’agit d’aller chercher des docs sur internet ou de poster des images sur les blogs…
Nous sommes tous les deux en indépendant avec mon mari, donc il y a deux grands écrans qui y restent, le mien et le sien, qui nous permettent de travailler le soir en cas de « charrette » ou pour le suivi quotidien de nos activités. Chacun ayant un atelier indépendant à l’extérieur de la maison.
Il t’arrive encore de rapporter du travail à la maison, ou la boutique a totalement scindé les choses ?
Chantal : Il ne m’est pas possible de scinder, il s’agit de créa, donc une idée d’associations de pièces peut arriver aussi bien à la maison qu’en boutique ! Je réfléchis un peu constamment aux prochains modèles ou évènements à organiser, je suis passionnée par ce que je fais. Physiquement les bijoux sont à la boutique et la fabrication, l’assemblage s’y effectue concrètement… Mais à la maison, j’aime bien surfer sur le net, collecter des visuels pour définir mes thèmes de vitrines, regarder les derniers défilés, lire la newsletter « Fashion Mag » ou la presse féminine !
À la maison je m’occupe aussi des obligations administratives, plutôt le matin. À la boutique c’est un laboratoire, un lieu d’essayage avec les clientes où nous voyons ensemble ce qui leur plaît et leur va. C’est aussi l’endroit pour mettre en scène les bijoux et pouvoir les prendre en photo in situ pour l’e-shop… C’est un univers global que je ne dissocie pas vraiment pour finir de la boutique ou de la maison !
D’ailleurs nous voici chez toi, tu nous décris un peu ton intérieur ?
Chantal : L’appartement est un petit nid cosy où nous vivons tous les quatre, arrangé à notre goût. Il y a beaucoup d’objets chinés pleins d’âme. C’est un appartement typique parisien avec moulures et parquet, poêle prussien et grande cheminée dans le salon. Tout est organisé autour du salon qui est la pièce où la famille se retrouve pour le « chill out ». C’est un cocon familial à deux pas du collège et de l’école primaire du quartier, ce qui nous permet de gérer avec souplesse les emplois du temps de chacun.
Ça ressemble à quoi une journée La Tonkinoise à Paris ?
Chantal : Une fois les enfants partis à l’école, c’est « la matinée-maison ». Je me mets sur le back-office de l’e-shop pour mettre de nouvelles pièces, je réponds aux mails des clientes, cela prend pas mal de temps car j’effectue un suivi personnalisé pour chaque personne. Je règle l’administratif. Si c’est une matinée à l’extérieur, je pars chez les fournisseurs que ce soit aux puces ou pour acheter des apprêts récents (chaînes, fermoirs, etc.) pour assembler les éléments entre eux.
Crédit photo : La Tonkinoise à Paris
Je passe aussi beaucoup de temps à discuter avec mon amie Claire qui est une créative aussi. Elle réalise tous les flyers d’invitation de la marque depuis les débuts. Je dirais même que je ne suis pas seule à piloter La Tonkinoise à Paris, car elle m’a aidée à faire plein de choix depuis des années, je lui demande son avis sur tout !
Je grignote à la maison avant de partir ouvrir la boutique à 12h jusque 19h30.
Là-bas, je passe de la fabrication à la vente selon les moments, il y a aussi la nécessité d’entretenir le lieu et de renouveler les vitrines, mettre en ordre la table de présentation, pas le temps de chômer !
Le soir, c’est dîner en famille, un moment d’échanges où chacun raconte sa journée… Puis je me remets en fin de soirée sur la mise en ligne des pièces uniques réalisées en journée, soit pour les envoyer aux clientes qui ont passé des commandes, soit pour animer les blogs ou achalander l’e-shop qui nécessite vues et descriptions détaillées pour chaque nouvelle pièce.
As-tu des petits rituels, des petites manies de travail ?
Chantal : J’alterne des phases de silence complet et des moments où la radio m’accompagne pour la fabrication de mes bijoux : France Culture ou FIP, par exemple. Tous les processus créatifs m’intéressent car ma démarche est artistique et j’aime bien écouter des extraits de théâtre, des critiques de film ou d’expo, écouter des artistes parler, qu’ils soient musicien(ne)s, plasticien(ne)s, metteurs en scène, écrivain(e)s… Je me souviens d’une interview d’Annette Messager qui décrivait son lieu de travail, une immense maison en banlieue où chaque pièce était dédiée à une étape particulière de la réalisation de ses sculptures.
Comment vois-tu la suite pour La Tonkinoise à Paris ?
Chantal : Au bout d’un an et demi je vois que les gens du quartier se souviennent de l’emplacement de la boutique quand ils ont des cadeaux à faire, donc je souhaite pérenniser l’adresse et poursuivre l’aménagement du lieu. Mon objectif principal est de continuer des compositions uniques avec des pièces réellement anciennes mixées à d’autres plus récentes, comme à mes débuts.
La tentation est là de faire des séries, d’éventuellement acheter des accessoires neufs pour compléter l’offre (foulards, maroquinerie, papeterie…) comme font beaucoup de créatrices qui ont leur boutique, mais ce n’est pas mon propos… J’aimerais développer des compléments déco avec des petites boîtes ou des mini-cadres fabriqués par moi-même pour accompagner l’offre bijoux, et bien sûr, toujours créer de nouveaux bijoux vintage singuliers avec des combinaisons originales.
D’où te vient ce goût pour la chine, le vintage ?
Chantal : C’est familial, ma mère a été un temps exposée aux puces de Vanves alors qu’elle avait un magasin d’antiquité à Trouville, c’est un marché très particulier où les places sont difficiles à obtenir. Son compagnon a eu un stand au Marché Jules Vallès à Saint-Ouen. C’est avec eux que j’ai découvert Drouot et sa gazette hebdomadaire ! Dans les années 80, ils avaient une maison splendide en Seine-et-Marne, comme un petit manoir rempli d’antiquités, de tableaux années 50, de meubles anciens, de beaux flacons de parfum… Mon travail parle de ces souvenirs.
Crédit photo : La Tonkinoise à Paris
Le père de mon mari, quant à lui, est un chineur invétéré qui a eu une boutique de livres anciens à proximité des quais de Seine.
Dans ton travail tu crées des pièces à partir d’éléments chinés, mais il t’arrive aussi de donner une seconde jeunesse à des bijoux de famille. C’est quoi la plus belle pièce que tu aies eu à réinterpréter ?
Chantal : Tout récemment une cliente, Delphine, m’a confiée une broche de sa grand-mère très classique, un trèfle raffiné en vermeil, j’ai ressenti une forte émotion en le voyant et je lui ai proposé de l’adapter en bracelet flexible. Je l’ai posé sur une ravissante chaîne de montre aux jolies gravures. Le tout est pour finir assez classique, mais c’est simple, intemporel, pérenne et en même temps contemporain.
Crédit photo : La Tonkinoise à Paris
Qu’est-ce qui te passionne en dehors de ton travail ?
Chantal : J’ai une véritable fascination pour la photographie et tout ce qui est portrait. J’ai adoré à la MEP « La vie en couleurs » de Jacques Henri Lartigue, et je ne rate pas les expo au Grand-Palais telles que Robert Mapplethorpe ou plus récemment celle de Seydou Keita. J’ai plein de références visuelles, parfois françaises, parfois anglo-saxonnes : j’aime beaucoup le cinéma décalé de Wes Anderson (La Famille Tenenbaum, Grand Budapest Hotel… Ah la la, la déco !), jusqu’aux films pour enfants comme ceux de Miyazaki à l’univers si poétique, et bien sûr les films de Jacques Demy, Peau d’Âne en tête, et puis ceux de Jacques Tati !
Aller au Musée d’Art Moderne est une de mes destinations favorites, j’ai encore un souvenir très fort et ému de l’expo Sonia Delaunay qui m’inspire encore maintenant.
C’est un vrai plaisir après l’expo d’aller prendre un petit café au soleil sur la terrasse Art Déco avec vue sur les quais de Seine… Comme le Palais Galliera est à deux pas, il est aussi possible d’y faire un saut pour voir une expo d’histoire de la mode ou emmener les enfants au Palais de Tokyo si vaste qu’ils peuvent s’y dépenser.
Comme nous le disions précédemment tu viens à Hôtel Bohême depuis mai 2010. Qu’est-ce que venir chez nous t’apporte et comment perçois-tu l’évolution de notre évènement ? D’autant que tu fais partie de ceux qui ont assisté au passage de l’ancien au nouveau lieu.
Chantal : Le changement de lieu est très positif car le QG est un magnifique espace moderne et lumineux, un showroom professionnel qui donne une dimension plus pointue à la manifestation. Pour moi, Hôtel Bohême est une expo-vente pérenne et cohérente qui a une jolie clientèle, je la préfère aux autres pour sa dimension éthique. Travaillant sur un principe artisanal de recyclage pour moi la mode a du sens. C’est tout naturel de privilégier une manifestation qui défend des productions artisanales et locales.
Tu nous donnes les bonnes adresses de ton quartier ?
Chantal : Il y a beaucoup de commerces « de bouche » dans le quartier, j’adore bien manger donc je suis servie ! Le midi, il y a le café LUX avec un super Bobun (la recette de Mamie !) très accessible, rue Saint-Maur. Je connais bien le couple de patrons qui me voient tous les jours faire mon aller-retour quotidien entre la maison et la boutique… Tous les parents de l’école Trois Bornes y atterrissent à un moment ou à un autre.
Je suis dingue du restaurant 6036 tenu par une japonaise qui y fait une cuisine mélangeant les cultures franco-japonaises, associations originales garanties ! C’est fin et délicieux, la crème brulée au thé vert matcha est juste divine. Il faut réserver car c’est un tout petit endroit avec douze couverts, il y a un chat qui attrape une pièce pour les pourboires, trop kawaï…
Côté cuisine française tout récemment s’est ouvert L’Arbre Jaune, assez haut dans la rue Jean-Pierre Timbaud, tenue par Marine Deleu qui y cuisine (entre autres) des desserts absolument savoureux.
La Maison des Métallos est un lieu culturel très actif, situé un peu plus haut que ma boutique dans la rue Jean-Pierre Timbaud. Il s’y joue des pièces de théâtre, et s’y tient des conférences, des colloques ou des expositions qui m’amènent régulièrement des clientes de la France entière ou d’autres quartiers. Il a aussi un nouveau web-café trendy, The Hood, mitoyen à la boutique, qui s’est ouvert récemment et organise des concerts acoustiques.
Tout cela est une bonne dynamique pour le quartier et pour que mes créations soient vues.
Et sinon, plus globalement, c’est quoi tes endroits fétiches à Paris et ailleurs. Nous savons que tu aimes beaucoup te ressourcer en Normandie par exemple. Tu nous en dis un peu plus ?
Chantal : Je suis fan de Londres ! J’adore ses marchés aux Puces de l’East End et le petit marché aux fleurs du dimanche matin à Columbia Road. Le grand magasin Liberty m’enchante avec ses boiseries séculaires… Après deux jours de shopping, je rentre à Paris avec un regard neuf et les yeux éblouis de la fantaisie anglaise, je retrouve le quotidien différemment.
Crédit photo : La Tonkinoise à Paris
À Paris, je reste attachée à l’Est parisien, j’aime bien la balade le long du canal Saint-Martin et un lieu comme le Comptoir Général avec sa déco exotique. La Recyclerie Porte de Saint-Ouen est aussi un endroit que j’apprécie.
Pour la Normandie, c’est mon papa qui y habite, à Louviers, pas très loin de Vernon-Giverny. Nous y allons souvent en week-end avec les enfants. J’aime beaucoup la petite station balnéaire de Veules-les-Roses aussi, avec sa piscine d’eau de mer pour les tout-petits et son chemin fleuri depuis les cressonnières, le long de la Veules, est trop mignon. J’y ai passé plusieurs étés.
Crédit photo : La Tonkinoise à Paris
Est-ce qu’il y a quelque chose que nous n’avons pas évoqué dans ce portrait dont tu souhaiterais parler ?
Chantal : Je voudrai remercier Télérama Sortir, qui sur son site a classé La Tonkinoise à Paris dans les cinq bijouteries de Paris qui comptent, en la nommant « la plus vintage ». Cela m’a donné un formidable coup de pouce.
Je souhaiterai aussi évoquer les nocturnes mensuelles qui ont lieu tous les deuxièmes jeudis du mois à la boutique et qui permettent à ceux qui ne peuvent pas venir sur les horaires d’ouverture habituels de venir acheter en soirée. L’apéro-party est aussi un lien privilégié avec mes clientes.
Ton mot de la fin
Chantal : Venez me voir à la boutique !
Pour suivre La Tonkinoise à Paris
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Boutique La Tonkinoise à Paris
80 rue Jean-Pierre Timbaud – Paris 11e
PHOTOS : Juliette Beaupin
INTERVIEW : Mélanie Brument