Portrait – Pamela Loops
Aujourd’hui nous vous emmenons dans l’univers décalé à souhait et tout en papier de Pamela Loops.
En juin 2012 elle faisait sa première expo, chez nous à Hôtel Bohême, et nous découvrions alors avec joie ses petites boîtes à messages dans lesquelles elle crée des scénettes miniatures avec du papier découpé et des petits personnages dignes des micro machines ou des livres Pop-Up. Et qui, pour les plus avertis, évoquera certains dioramas.
Une chouette idée qui change de l’ordinaire pour faire une demande en mariage, souhaiter un anniversaire, ou encore annoncer une naissance.
Rencontre avec Céline, la créatrice, dans son appartement-atelier baigné de lumière, que nous avons retrouvée autour d’un thé dans le 12e arrondissement de Paris.
Comme beaucoup de créateurs parisiens Céline a installé son atelier à la maison.
Céline, bonjour et merci de nous accueillir dans ton lieu de vie et de travail. Alors pour commencer, peux-tu nous expliquer ton parcours jusqu’à la création de Pamela Loops ?
Céline : Des études en Arts Plastiques et un DESS en Communication m’ont amené à travailler successivement comme graphiste et chargée de communication. Aujourd’hui je suis en charge de la Communication visuelle pour le compte d’un grand groupe.
Pamela Loops a été créé un peu par hasard et en parallèle de mon activité professionnelle lors de l’anniversaire de l’homme qui partage ma vie. Comme cadeau, je lui avais fabriqué une petite boîte à message « Un jour je t’offrirai un verger avec des moutons », en référence à un projet commun. Peu de temps après, j’en ai créé une autre pour un mariage puis pour une naissance. Le bouche à oreille s’est mis à fonctionner et Pamela Loops est née.
Pourquoi ce nom de marque : Pamela Loops ?
Céline : Ce nom a émergé d’une session de brainstorming… l’objectif premier était de trouver un nom de marque singulier, qui marque l’esprit et qui évoque un univers propre et mixte.
Peux-tu nous expliquer les différentes étapes de ton travail pour la création de l’une de tes boîtes ?
Céline : Je travaille principalement avec différents papiers et cartons. Les éléments sont préalablement créés sous Illustrator puis découpés et enfin montés à la main dans chaque boîte.
J’ai également récemment développé ma gamme de produits. Il y a bien sûr, les petites boîtes à message, mais également des affiches sérigraphiées, une collection textile et demain, des pièces uniques en porcelaine. L’ensemble de ces créations servant, toujours, de support à la transmission d’un message.
Est-ce que Pamela Loops est ton activité principale ?
Céline : Et non !…enfin, pas encore… mon travail salarié occupe 80% de mon temps… autant dire que mes journées sont assez chargées. En résumé, je m’occupe des commandes Pamela Loops les soirs et les week end.
D’après toi quels sont les avantages et les inconvénients d’être son propre chef ?
Céline : Les + : La liberté. L’implication liée à la passion et la gestion libre de son temps.
Les – : les heures qu’on ne compte plus (passion oblige), l’ensemble des activités annexes à la création à assumer (vente, service client, comptabilité)
Peux-tu nous décrire l’une de tes journée type ?
Céline : Un énorme café filtre, des bisous à la tribu, un check des emails, un tour à vélo, quelques réunions, plusieurs thés, un autre tour à vélo, une bière, un pad Thai et hop, la gestion des commandes de la journée… une tisane, au lit !
Est-ce que tu as un petit rituel, des petites manies de travail ?
Céline : 2 indispensables : de la bonne musique (Little joy, Edward Sharpe and the Magnetic Zeros, Devendra Banhart…) et du bon thé (en ce moment c’est le Yuzu du Palais des thés) !
Comment envisages-tu la suite pour Pamela Loops ?
Céline : Mon ami et moi sommes en train de rénover un mas perdu au milieu de la garrigue. Nous souhaitons y vivre et donc délocaliser Pamela Loops sous les oliviers (à planter !), y construire une vie plus proche de la nature et de la terre.
Ah mais c’est super chouette ça comme projet ! Comment vous est-il venu ? Vous en aviez marre de manger de la pollution à Paris ?
Céline : C’est un long voyage qui a tout déclenché. Nous avons alors côtoyé des choix de vie différents et hors des standards, expérimenté une nouvelle liberté. Le choix du lieu s’est fait, quant à lui, sur un heureux hasard…nous cherchions plutôt en Gironde ou Dordogne, puis nous sommes tombés sur cette annonce dans l’arrière-pays de Montpellier, 2 jours après nous étions sur place et malgré l’absence de tout réseau électrique et d’eau, nous faisions une proposition d’achat dans la foulée !
Envisages-tu de sortir des nouveautés bientôt ?
Céline : Tin Tin Tin, roulement de tambours… !!! Présentation, pour la première fois, des pièces uniques en porcelaine lors de la vente Hôtel Bohême de Décembre ! Une véritable découverte pour moi, le travail de la terre. Tout est fabriqué à la maison, comme une bonne tarte, dans la cuisine, puis cuit dans un atelier.
Peux-tu nous raconter une petite anecdote rigolote qui t’es arrivée dans le cadre du travail ?
Céline : Suivre la vie d’un cliente à travers ses commandes…une première boîte pour une demande en mariage, une seconde pour une demande de témoin, puis une troisième pour l’annonce d’une naissance ! A noter, je n’ai jamais eu de demande pour une boîte de rupture !
Cela fait maintenant 3 ans que tu viens au moins une fois par an exposer ton travail à Hôtel Bohême où tu as fait ta toute première expo. Est-ce que ta participation à notre évènement a changé quelque chose dans l’évolution de ta marque ? Qu’est-ce que ça t’as et qu’est-ce qui en ressort pour toi ?
Céline : L’Hôtel Bohême a joué un rôle important dans mon processus de création, en me permettant de rencontrer les clients et d’écouter leurs idées et leurs remarques. C’est également un évènement idéal pour tester une nouvelle collection ou de nouveaux produits dans une ambiance conviviale !
Je pense que ma première participation, il y a 3 ans, a véritablement ancré les débuts de la marque en me donnant confiance en mon travail.
A travers les différents portraits que nous proposons nous cherchons à faire mieux comprendre qui sont ceux que l’on appelle depuis quelques années maintenant des « créateurs ». Quelle réponse donnerais-tu, toi qui es créatrice ?
Céline : Pour moi, c’est avant tout quelqu’un de passionné, qui fait corps avec son ‘travail’, cela sous-entend une définition du travail repensée, non plus comme une contrainte encadrée ou un impératif mais comme une évidence. C’est également la recherche de renouvellement permanent, un vrai challenge !
Quand tu ne travailles pas, où peut-on te trouver ?
Céline : Dans le Sud, en train de remonter un mur en pierres sèche. A Paris, au Bois de Vincennes, sur un vélo avec mon fils. Un midi en été, dans une ginguette quai François Mauriac, en hiver, chez Will rue de Crozatier ou encore au Bistrot Coréen Bekseju Village Boulevard Saint Marcel.
En dehors de ton travail qu’est-ce qui te passionne ?
Céline : Le vélo, la nature, voir pousser les légumes puis les cuisiner !
Est-ce qu’il y a quelque chose d’autre que ton travail dont tu pourrais nous parler en nous citant des références, des artistes, des œuvres, pourquoi tu t’y intéresses, etc.
Céline : Une véritable passion pour les flip book et les livres pop-up. Parmi mes best of : tous les ouvrages d’Anouck Boisrobert et Louis Rigaud et les publications aux éditions « Les grandes personnes » de Lucie Félix.
Egalement passionnant, la richesse des livres pour enfant comme l’ouvrage de Marion Deuchars « Let’s make some great fingers art »
ou le triptyque autour de l’apprentissage du dessin de Sachiko Umoto.
Ton mot de la fin ?
Céline : « Je vous souhaite des rêves à n’en plus finir et l’envie furieuse d’en réaliser quelques-uns. » Jacques Brel.
Pour suivre Pamela Loops
Sa boutique Etsy
PHOTOS : Juliette Beaupin
TEXTE : Mélanie Brument
Rendez-vous le 21 novembre pour le prochain portrait de créateur !